Damas – SANA / Dans le cadre des efforts visant à mettre en valeur le patrimoine culturel syrien, la Direction générale des antiquités et des musées a organisé un séminaire scientifique, archéologique et patrimonial intitulé « Les étonnantes réalisations civilisationnelles mondiales du royaume syrien d’Ougarit ».
Le séminaire, organisé hier au Musée national de Damas, a fait la lumière sur les dernières découvertes archéologiques et linguistiques qui confirment la place pionnière de cet ancien royaume dans divers domaines.
Un héritage linguistique qui révèle des racines profondes
Dr Mahmoud al-Sayyed, archéologue et chercheur spécialisé en en langues anciennes, a expliqué et analysé les similitudes linguistiques entre l’ougaritique et l’arabe, en présentant des exemples de textes vivants qui démontrent la similitude des structures grammaticales et des dérivations linguistiques, ainsi que les liens profonds entre les deux langues.
Dr Al-Sayyed a également exposé une réplique du plus ancien texte alphabétique cunéiforme au monde, datant de la fin de l’âge du bronze et contenant les germes du système d’écriture ultérieur.
Des réalisations scientifiques pionnières
Le séminaire a révélé des niveaux avancés de connaissances scientifiques dans le royaume d’Ougarit, où De Al-Sayyed a exposé une tablette cunéiforme babylonienne contenant des problèmes mathématiques complexes et des théories géométriques avancées qui ont précédé l’émergence de Pythagore, ainsi que d’exemples d’équations mathématiques écrites en cunéiforme, selon le système sexagésimal babylonien.
L’industrie minière : une créativité ougaritique unique
Il a également évoqué les étonnantes réalisations techniques de la population d’Ougarit dans le domaine minier, puisque des fouilles ont révélé les premières preuves d’extraction du fer et de tentatives de fabrication d’acier. Les inscriptions archéologiques démontrent l’ingéniosité de ces artisans et leur succès à utiliser trois métaux différents simultanément, ce qui était rare à l’époque
Une société avancée selon les normes modernes
Selon Dr Al-Sayyed, les inscriptions cunéiformes ont révélé des aspects impressionnants et sophistiqués de la vie sociale à Ougarit. Des tablettes d’argile documentent un système intégré permettant d’envoyer des étudiants à l’étranger pour apprendre l’artisanat. Ils ont également révélé des pratiques d’adoption formelles qui se déroulaient en présence du roi et dans le cadre de procédures juridiques organisées. Des textes confirment la reconnaissance des droits des femmes par la société ougaritique primitive, avec une tablette détaillant la dot la plus élevée connue dans l’histoire de l’âge du bronze.
Des contributions culturelles multiformes
Il a également évoqué le rôle central du royaume d’Ougarit dans le commerce et la domestication des chevaux, les Ougaritains ayant développé des races distinctes de chevaux qui étaient très demandées dans tout l’ancien Proche-Orient.
Il a également abordé des textes de médecine vétérinaire actuellement étudiés à l’Université de la Sorbonne en France, qui démontrent un niveau sophistiqué de connaissances médicales.
Le séminaire a compris une exposition de magnifiques chefs-d’œuvre artistiques, tels que le Sphinx ailé et la hache antique conservés au musée du Louvre, qui mettent en valeur l’éclat de l’art ougaritique et son influence culturelle.
L.Arfi